Ce sommet est emblématique de la vallée d’Ossau

Le Pic du Midi d’Ossau est une montagne culminant à 2 884 mètres, elle est située dans l’ouest des Pyrénées Françaises, dans la partie Béarnaise du département des Pyrénées-Atlantiques.

Le surnom de Jean-Pierre s’attache intimement au pic du Midi d’Ossau (2 884 m), personnalisant ainsi le sommet le plus singulier du Béarn. Le J et P est l’un des sommets les plus difficiles de la chaîne.

Les hypothèses pour expliquer le surnom de l’Ossau sont multiples. Mais la plus plausible est encore celle-ci : Jean et Pierre étaient les deux prénoms les plus courants, données aux deux premiers fils d’une famille. Jean, l’aîné, pour le Grand pic. Pierre, le cadet, pour le Petit Pic. Les bergers, trop habitués à l’avoir devant les yeux plusieurs mois de l’année, l’auraient nommé ainsi presque par familiarité. Une manière de le personnaliser à force de le côtoyer.
D’autre part il n’est rattaché à aucune autre montagne et c’est ce qui fait son originalité. Le pic du Midi de Bigorre lui aussi n’est pas rattaché à la chaîne

Un mythe
La version par Thomas Longué (Journal Sud Ouest)
Tout là-haut, sur la montagne vivent deux frères jumeaux: Jean le petit d’humeur joyeuse et Pierre le colosse taciturne.
Bergers de leur état, montagnards inséparables, ils ne parlent à personne. Outre la conduite des troupeaux, ils ont pour mission d’empêcher les barbares d’envahir la vallée.

Une nuit, pendant qu’il garde ses brebis et ses chèvres, Pierre entend un bruit épouvantable grondant des profondeurs.
Affolées, les bêtes s’enfuient. Pierre, qui redoute une facétie cruelle des Brouches (sorcière) demande à Jean de patrouiller avec lui autour de la cabane.

C’est alors qu’un bouc poursuit Jean le mord et le jette à terre.
Pierre vole au secours de son frère, mais une sorcière surgit et entraîne les bergers dans son monde souterrain.

Pendant que les jumeaux séjournent aux enfers, les barbares attaquent la vallée pour anéantir tout ce qui y vit, hommes et animaux. Les gaves (rivière) sont rouges. Le sang éclabousse la montagne.

Soudain, avant que l’irréparable ne soit accompli, Jean et Pierre jaillissent du volcan, immenses, côte à côte, brandissant leurs épées de feu avec lesquelles ils embrochent les envahisseurs.

Figeant l’exploit pour l’éternité, les brouches pétrifient les jumeaux, devenus depuis les indissociables Grand pic et Petit pic de l’Ossau…


La racine pré-indo-européenne *oss/*ors ferait référence aux cours d’eau.

Le Pic du Midi d’Ossau est l’un des vestiges d’un ancien volcan, le volcan d’Ossau, formé il y a 278 millions d’années, à la fin de l’orogenèse varisque.
L’effondrement du toit du volcan entraîne la création d’une caldeira qui, avec la formation de la chaîne des Pyrénées il y a 40 millions d’années, se soulève et permet la constitution du sommet actuel.

Sa forme caractéristique et son isolement, il est parfaitement aligné dans l’axe de la vallée d’Ossau et entouré de sommets nettement plus bas rendent le pic particulièrement visible et reconnaissable depuis les plaines d’Aquitaine.

Les Béarnais vouent un attachement particulier au pic, qu’ils surnomment familièrement Jean-Pierre. L’Ossau est également la source d’autre légende, dont l’une en lien avec la figure mythique de Jean de l’Ours.

LA LEGENDE PRESQUE VRAIE
Il y a fort longtemps, Jean et son frère Pierre étaient bergers au fond de la vallée d’Ossau. A leurs heures perdues, qu’ils avaient nombreuses, ils étaient très bordéliques, ils exerçaient également le beau métier de douanier.

Un jour, ou peut-être une nuit, près du lac, Jean s’était endormi. Quand soudain, venant de nulle part, surgit un bouc noir. Lorsque Jean lui demanda son nom, l’animal dit « Barbara ». Jean, qui avait fait des études, au moins jusqu’à l’école élémentaire, et qui n’était pas qu’à moitié con, sentit l’entourloupe. Et l’animal était sans papiers. Ça sentait mauvais, cette histoire. Et Jean avait du flair. Ni une, ni deux, encore moins trois, il voulut le reconduire à la frontière.
Le combat fut violent. Terrible. Féroce. Puissant. Titanesque. Après trois secondes, le bouc attrapa Jean et lui mordit les couilles. Ce fut douloureux. Le cri se fit entendre jusqu’au port de Marseille. Ce qui rendit sourd la sardine, mais c’est une autre histoire. Ne mélangeons pas tout. Pierre, qui glandouillait non loin de là, accourut. Le bouc finit en méchoui.

Il y a fort longtemps, Barbara, réputée pour sa voix angélique, vivait dans les montagnes. Elle aimait énormément son bouc qui avait la fâcheuse habitude de s’égarer. A ses heures perdues, qu’elle avait nombreuses, elle était très désordonnée, Barbara était sorcière, ou Brouche, comme on dit là-bas, ou là-haut, allez savoir. Quand elle apprit la nouvelle de son bouc cramoisi, servi aux petits légumes, son sang ne fit qu’un tour. Elle transforma les deux frères en un gros caillou afin que personne n’oublie cette histoire.
Extrait des Chroniques de Jean le Charlatan

C’est ainsi que naquit le Pic du Midi d’Ossau.